Dimanche 24 août, à Bandamadji Domba, la communauté éducative a célébré les élèves admis aux examens nationaux (BAC, BEPC et entrée en 6ᵉ). Présent à la cérémonie, Chan An Bany Moussa, ancien professeur et conseiller pédagogique de l’enseignement secondaire, revient sur l’importance de cette initiative et sur les défis qui attendent l’école dans le Domba.
Comment appréciez-vous cette initiative ?
C’est une très bonne initiative. Elle met en lumière le rôle de l’école, valorise les efforts de toute la communauté éducative et encourage les élèves à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Les résultats de cette année sont jugés encourageants dans le Domba, et particulièrement à Bandamadji. Partagez-vous cet avis ?
Oui, les résultats sont encourageants, mais ils restent insuffisants. Nous pouvons faire mieux dès l’année prochaine. Pour y parvenir, il est indispensable de mettre en place dans chaque localité des conseils d’école ou des conseils d’administration réellement fonctionnels. Ces instances pourraient accompagner les équipes pédagogiques, mais aussi jouer un rôle moteur dans l’amélioration des infrastructures. Elles pourraient, par exemple, inciter les responsables villageois à consacrer une partie des recettes issues des cérémonies coutumières à l’éducation des enfants. Elles auraient également la capacité d’agir sur la lutte contre l’absentéisme des enseignants, en particulier dans les écoles primaires.
Au-delà des résultats chiffrés, il reste la question du niveau global des élèves. Que proposez-vous pour l’améliorer ?
Il faut d’abord investir dans la formation des enseignants. Parallèlement, nous devons encourager les élèves à lire davantage afin de renforcer leur maîtrise du français, qui reste un point faible.
Quels conseils donneriez-vous aux nouveaux bacheliers pour leur orientation universitaire ?
C’est un sujet complexe qui concerne l’ensemble des bacheliers comoriens. Malheureusement, il n’existe pas dans notre pays de véritable structure d’orientation. Souvent, même après l’obtention du bac, les lauréats ne savent pas ce qu’ils veulent faire et n’ont pas d’ambitions claires. Pour y remédier, je propose que les établissements scolaires organisent régulièrement des journées portes ouvertes afin de présenter aux collégiens les différents métiers et les filières qui y mènent. Cela leur permettrait de choisir plus judicieusement leur série au lycée, et d’avoir une vision plus claire avant d’intégrer l’université.
Propos recueillis par AMM
